La baudroie abyssale

Vous la connaissez ? Assurément si vous avez vu « Le Monde de Némo » ! 

En effet, Némo et Dory attirés par le leurre bioluminescent de la baudroie manquent de peu de se faire attraper par les grandes dents de ce poisson.

Des dents pointues, un leurre sur la tête pour attraper ses proies, une grande bouche mais un petit corps, la baudroie abyssale, Melanocetus johnsonii, est un poisson de la famille des Melanocetidae, à l’allure effrayante et singulière, que l’on rencontre entre 100 et 4 500 mètres de profondeur dans les océans Pacifique, Atlantique et Indien.

La femelle et le mâle sont très différents l’un de l’autre. La femelle mesure environ 20 cm alors même que le mâle ne dépasse pas les 3 cm.

Celui-ci a d’ailleurs la particularité de se fixer sur la femelle et de ne plus s’en détacher. Il se fond à la femelle et finit par fusionner avec elle. Le mâle, au corps atrophié, ne sert plus qu’à la reproduction ; on appelle ce comportement le parasitisme sexuel.

D’autres poissons des abysses présentent des caractéristiques semblables : grandes dents et petit corps. Par exemple, le poisson-ogre, Anoplogaster cornuta, ne peut fermer sa bouche ! La baudroie épineuse abyssale Caulophryne jordani chasse à l’affût et les filaments qui recouvrent son corps lui permettent de détecter les mouvements.

Dans les années 90 un navire de pêche boulonnais a apporté à Nausicaá une femelle de l’espèce Ceratias holboelli pêchée dans l’Atlantique Nord qui mesurait plus de 40 cm. Des femelles de cette espèce de 120 cm de long ont déjà été rencontrées. Ce spécimen a été naturalisé par le Muséum national d’Histoire Naturelle et il est régulièrement présenté lors des activités du service Médiation. Elle est plutôt photogénique !

La baudroie des abysses ne doit pas être confondue avec la baudroie commune Lophius piscatorius que l’on trouve le long des côtes d’Europe et en Méditerranée entre 20 et 1 000 mètres de profondeur et qui finit dans notre assiette sous le nom de queue de lotte !