L’UNOC 3  : une conférence décisive pour l’avenir de l’océan ?

Co-organisée par les gouvernements de la France et du Costa Rica, l'UNOC 3 rassemblera plus de 80 chefs d’Etat et des milliers de participants. Une occasion unique pour que des décisions multilatérales soient prises en faveur de l’avenir de l’Océan. 

Tout comme les COP (Conférence des parties), les UNOC sont des conférences internationales organisées sous l'égide de l'ONU pour mener des discussions et prendre des décisions afin de soutenir les efforts de conservation et de développement durable. 

Alors que les COP traitent de manière plus générale de la biodiversité et du climat, les UNOC visent spécifiquement à répondre à l’objectif de développement durable 14 (ODD 14), à savoir conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines. 

La force de cet évènement est de réunir toutes les parties prenantes : les gouvernements des pays membres, les organisations intergouvernementales, les institutions financières internationales et les institutions scientifiques… Mais aussi des représentants de la société civile qui sont moteurs du changement en portant sur la scène internationale des plaidoyers sur les enjeux liés à l’océan. Ces acteurs non étatiques comprennent des ONG, des fondations, des entreprises… Tous sont invités à unir leur voix pour mettre en évidence les enjeux éthiques, sociétaux et des droits de l’Homme et du citoyen. 

En amont du sommet, deux conférences majeures viendront alimenter les sujets qui seront abordés lors de l’UNOC 3 : 

• Le One Ocean Science Congress (OOSC), un congrès réunissant près de 2000 scientifiques qui fourniront des analyses sur la santé des océans et sur les différents scénarios d’évolutions possibles. Il se déroule également à Nice du 3 au 6 juin, organisé par le CNRS et IFREMER 

• Le Blue Economy and Finance Forum (BEFF) sera consacré aux discussions économiques en faveur du développement d’une nouvelle économie bleue. Il aura lieu à Monaco du 7 au 8 juin. 

La conférence de l’UNOC 3 est organisée en 2 parties, appelées Zone Bleue et Zone Verte : 
La Zone Bleue accessible avec accréditation sera ouverte du 9 au 13 juin et accueillera trois formats principaux d’événements : 

• Des sessions plénières, comprenant des déclarations officielles, réunissant les représentants des 193 Etats membres des Nations Unies 

• Des Ocean Action Panels (OAP), avec deux panels thématiques par jour. Ce sont des séquences de dialogues regroupant les Etats membres, les organisations internationales ainsi que des représentants de la société civile. 

• Événements parallèles qui restent à définir 

La Zone Verte ouverte à tous se tiendra du 28 mai au 15 juin. Elle comprendra 10 à 12 pavillons thématiques, couvrant des sujets comme l’océan et la cryosphère, les grands fonds marins et les aires marines protégées. Des expériences immersives, telles que des expositions et des spectacles en réalité virtuelle, seront proposées aux visiteurs. 

Les deux pays coordinateurs, la France et le Costa Rica ont défini 3 priorités : 

• Priorité 1 : Œuvrer à l’aboutissement des processus multilatéraux liés à l’océan pour rehausser le niveau d’ambition pour la protection de l’océan avec par exemple la ratification de grands traités internationaux comme celui sur la biodiversité en haute mer 
• Priorité 2 : Mobiliser des financements auprès des banques, des sociétés privées et autres acteurs économiques pour l’ODD14 afin de soutenir le développement d'une économie bleue durable 
• Priorité 3 : Renforcer et mieux diffuser les connaissances liées aux sciences de la mer pour une meilleure prise de décision politique 

S.E. Olivier Poivre d’Arvor, Ambassadeur de France pour les pôles et les enjeux maritimes et Envoyé spécial du Président de la République pour la Conférence Océan des Nations Unies, a défini 4 axes d’actions majeurs :  

• La décarbonation du transport maritime 
• La protection des zones côtières 
• La garantie d’une pêche durable 
• La lutte contre la pollution plastique 

Il espère également durant la conférence atteindre les 60 ratifications nécessaires à l’entrée en vigueur de l’Accord BBNJ, le Traité des Nations unies sur la haute mer. Pour l’instant seules 18 ratifications ont été enregistrées, dont celle de la France. 

Outre les 4 axes majeurs précédemment cités, certaines thématiques sont très attendues, notamment celle de l’exploitation minière des grands fonds marins. L’UNOC 3 mettra en avant les mises en garde de la communauté scientifique afin de défendre l’approche de précaution. Des Etats pourraient également profiter de cette rencontre internationale pour prendre des engagements clairs quant à l’exploitation des fonds marins au sein de leur propre juridiction. 

Autre exemple : la géo ingénierie. Derrière cette appellation se cache un ensemble de techniques imaginées pour modifier artificiellement l’environnement. Très controversée, elle est présentée comme une solution face au changement climatique. L’UNOC 3 pourrait permettre la mise en place d’un dialogue pour définir les besoins de réglementation. 

En réunissant une diversité d’acteurs, l’UNOC 3 pourrait marquer un tournant décisif pour la préservation de l’océan et la mise en place d’engagements concrets. Reste à voir si cette conférence parviendra à traduire les discours en actions mesurables et durables ?

Crédit photo : Martinp1