COP sur la biodiversité et COP Climat, à quoi servent-elles ?
En novembre 2024, deux Conférences des Parties se succèdent pour discuter de la biodiversité et du changement climatique.
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Mise à jour le 5 novembre 2024
En cette fin d’année 2024, l’avenir de la planète est au cœur de deux COP – Conférences des Parties, organisées par les Nations unies et qui vont se succéder en novembre. La COP 16 sur la Biodiversité se déroule du 21 octobre au 1er novembre à Cali en Colombie et la COP 29 sur le Climat aura lieu du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan.
Depuis le Sommet de la Terre de Rio en 1992, les COP réunissent les états qui négocient et surveillent la mise en œuvre des conventions sur la Biodiversité (CDB), sur le Climat (CCNUCC) et sur la désertification (UNCCD). Cette dernière suivra en décembre.
Des conférences pour l'avenir de la planète
La COP 16 sur la Biodiversité
La Convention sur la diversité biologique (CDB) doit mettre en place des accords au niveau international afin de stopper et inverser la perte de biodiversité. A l’issue de la précédente conférence en 2022, 196 pays ont signé le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal dont l’objectif est de protéger d’ici 2030 au moins 30 % des terres, des eaux et des mers et de restaurer 30 % des écosystèmes dégradés.
D’autres objectifs ont été définis comme réduire de moitié le risque lié aux pesticides, débloquer 30 milliards de dollars d'aide annuelle à la conservation pour les pays en développement et atténuer les effets des changements climatiques et de l'acidification des océans sur la biodiversité grâce à des mesures d’atténuation et d'adaptation et promouvoir les pratiques traditionnelles durables des peuples autochtones.
Les discussions de la COP 16 porteront sur les plans d’action nationaux des pays signataires pour atteindre ces objectifs, les financements et les mécanismes de partage sur les bénéfices issus de l’utilisation des ressources génétiques.
Quels résultats pour la COP 16 ?
La 16e Conférence des Parties sur la Biodiversité s’est achevée le samedi 2 novembre matin sur quelques avancées et des déceptions :
- Le statut des peuples autochtones et des communautés locales est renforcé et reconnu par la création d’un groupe permanent qui va représenter ces « gardiens de la nature » au sein de la CDB, la Convention des Nations unies pour la Diversité Biologique.
- L’utilisation commerciale des séquences génétiques de plantes et d’animaux qui sont numérisées et stockées dans des bases de données, par des entreprises pharmaceutiques, cosmétiques ou encore biotechnologiques donnera lieu à la création d’un fonds qui recueillera 0,1 % de leurs revenus ou 1 % de leurs bénéfices pour les reverser pour moitié aux pays et pour moitié aux peuples autochtones et aux communautés locales qui prennent soin de la nature. Néanmoins, cette rétribution sera volontaire et non obligatoire à la demande de certains pays dont la France.
- Des modalités permettant l’actualisation et l’identification des zones marines d'importance écologique et biologique ont été adoptées.
- Report des décisions sur les ressources financières à mobiliser et sur la forme que devront prendre les indicateurs de suivi comme cela figurait dans les attendus de la conférence.
- La dotation du Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF) obtient des promesses de contribution d’un montant de près de 400 millions de dollars – la France y contribue à hauteur de 5 millions d’euros mais cela reste bien loin de 200 milliards annuels attendus pour aider la biodiversité d’ici 2030.
- Par ailleurs les pays en développement ont échoué à imposer la création d’un nouveau fonds pour remplacer l’actuel Fonds pour l'environnement mondial « qu'ils jugent inadapté et inéquitable ».
- Le rapport Protected Planet 2024 produit par le Programme des Nations unies pour l'environnement et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) montre que seuls 8,4 % des océans et zones côtières et 17,6 % des terres et eaux intérieures appartiennent à des zones protégées alors que l’objectif des 30 % en 2030 était annoncé lors de la COP 15.
La COP 29 sur le Climat
La question centrale du financement de l’action climatique des pays en développement par les pays les plus riches sera discutée, ainsi que l’élaboration de nouveaux engagements des Etats afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Quelle est la place de l’océan dans ces conférences ?
Que l’on parle de diversité biologique ou de changement climatique, l’importance de l’océan comme réservoir de biodiversité et comme régulateur du climat doit être prise en compte dans les discussions internationales et conduire à des mesures de préservation des écosystèmes marins. Bien que traités lors de deux conférences distinctes, la préservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique sont liés.
Une Journée de l’Océan est prévue le 27 octobre durant la COP 16. Durant cette journée, la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l'UNESCO organise une session sur le rôle de la Décennie pour les sciences océaniques.
Lors de la COP Climat, l’Ocean pavilion proposera cette année encore des événements parallèles. Il rassemble « des leaders mondiaux dans les domaines de l'océanographie, de l'ingénierie et de la politique pour faire passer le message que l'océan est important pour tout le monde, partout, et que la science doit montrer la voie dans notre quête de solutions sûres et à long terme pour lutter contre le changement climatique. »
La journée du 21 novembre est officiellement dédiée à l’océan.