Dossier méduses
Science ou fiction ? Les méduses bioniques à la conquête des fonds marins
Et si demain, on connaissait mieux l’état de l’océan grâce à des méduses cyborgs ?
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Mieux connaitre l’état de l’océan grâce à des méduses augmentées, c’est l’idée développée par John Dabiri, ingénieur Génie aéronautique et mécanique de Caltech, California Institute of Technology.
Du robot aux méduses sentinelles du climat
S’inspirant de la nature et du mouvement de nage de ces invertébrés, les chercheurs ont d’abord créé un robot reproduisant la propulsion des méduses sans pour autant égaler l’efficacité de leurs déplacements naturels. Les ingénieurs se sont alors dit, pourquoi ne pas utiliser directement des méduses ?
Car comme l’explique John Dabiri, "les méduses sont les premières exploratrices des océans. Elles atteignent les coins les plus profonds et prospèrent aussi bien dans les eaux tropicales que dans les eaux polaires".
En effet, on les rencontre dans toutes les mers du monde et à toutes les profondeurs. Les méduses ont donc le profil idéal pour explorer les océans et collecter des données sur la température et le niveau de salinité et d’oxygène de l’océan, informations essentielles à la compréhension de l’évolution du climat dont l’océan est un régulateur naturel.
Des méduses aux méduses robotiques biohybrides
Pour faire de ces méduses des espionnes des grands fonds, les chercheurs les ont dotées d’appareils électroniques qui améliorent leurs déplacements mais aussi d’un « chapeau », posé sur l’ombrelle muni de capteurs destinés à collecter des données.
Les tests en piscine ont montré qu’ainsi équipées, les méduses cyborgs se déplaçaient 4,5 fois plus vite qu’une méduse naturelle. Leur performance de nage est meilleure comme leur flottabilité et le maintien en position verticale.
Les chercheurs doivent faire en sorte que cet appareillage résiste à la pression pour que les méduses, cyborgs du futur explorent l’océan à des profondeurs toujours difficilement atteignables pour les êtres humains.