Biodiversité du grand large : du plus petit au plus grand, qui vit en haute mer ?
Au-delà des côtes, une fois les eaux territoriales franchies, s’étend la haute mer.
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Cet espace maritime représente plus de 50 % des océans et s’étend de la surface aux plus grandes profondeurs abyssales. La « colonne d’eau » entre la surface et le fond reste l’une des régions les moins connues de l’océan.
Découvrons la diversité de la vie marine en haute mer !
Cet espace immense paraît désert mais la vie marine est là, de 0 à 11 000 mètres de fond dans la fosse des Mariannes. Dès qu’une opportunité se présente, la biodiversité se développe et tout un réseau s’installe, même temporairement.
Un banc de minuscules alevins, des nuages de crevettes, de grands poissons comme le thon, l’espadon ou les requins, ainsi que des mammifères marins comme les baleines, sont quelques-uns des habitants du grand large.
En haute mer, ce qu’on connait et ce qu’on ne connait pas encore
La définition de la biodiversité selon l’Office Français de la Biodiversité désigne « l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux. »
- Moins de 20 % des océans ont été explorés,
- 72 % de la planète sont occupés par les océans, la haute mer en représente 50 %.
- Les océans représentent plus de 90% du volume habitable pour le monde vivant.
Sur la totalité des espèces décrites par les scientifiques, seules 13 % des espèces sont des espèces marines soit 240 000 espèces. En effet, les zones profondes de l’océan sont encore méconnues car difficiles d’accès et de nombreux micro-organismes n’ont pas encore été découverts.
Les scientifiques estiment le nombre des espèces marines entre 500 000 et 10 millions, de nouvelles espèces sont découvertes chaque année et si on considère le monde microbien, le nombre d’espèces approcherait la dizaine de milliards.
Il reste encore beaucoup à faire pour recenser la diversité des espèces en haute mer. Chacune peut être à l’origine de nouvelles molécules, gènes et substances précieuses pour l’humanité grâce aux biotechnologies qui ouvrent de nombreux horizons dans des domaines très variés comme la santé, les médicaments ou les cosmétiques.
Du plus petit au plus grand, les êtres vivants du monde marin ont un rôle et une importance dans la biodiversité marine et dans le bon fonctionnement de la planète et contribuent aux services rendus par l’océan.
Merci plancton, on lui doit beaucoup !
La vie sur Terre ne serait pas possible sans l’océan et à la base de la vie marine, il y a le plancton.
- Le plancton, ce sont tous les êtres vivants qui dérivent en pleine eau et sont portés par les courants marins : des algues minuscules, des larves d’animaux et de petits crustacés, des méduses.
- On ne connait que 20 % à 30 % des organismes planctoniques et presque rien sur les bactéries et virus marins. Il y aurait entre 10 et 100 milliards de micro-organismes dans un seul litre d’eau de mer !
- 95 % de la masse vivante marine est composée de micro-organismes comme le plancton.
- Quand vous respirez, la moitié de l’oxygène qui entre dans vos poumons vient de l’océan. Les algues du phytoplancton dégagent de l’oxygène et fixent du CO2 par le processus de la photosynthèse.
- Le plancton est la base de la plupart des chaines alimentaires marines : le phytoplancton peut être brouté par le zooplancton (animaux marins microscopiques) qui est ensuite mangé par des poissons ou des animaux marins planctophages comme les requins-baleines ou pèlerins ou encore les baleines.
- Le phytoplancton fixe du CO2 par le processus de la photosynthèse. Le phytoplancton peut être brouté par le plancton animal ou mourir. Une fois mort, il tombe dans les fonds océaniques où une part du carbone qu’il contient est piégée dans les sédiments marins et reste stockée sous forme minérale. Les grands fonds constituent donc un « puits » de CO2 et le plancton participe à la régulation du climat.
La campagne océanographique de Tara de 2015 dédiée au plancton a montré l’abondance des virus, bactéries et organismes unicellulaires qui existent dans l’océan : plus de 100 000 espèces de microalgues unicellulaires et près de 150 millions de gènes ont été découverts.
La vie au grand large
Les conditions de vie en haute mer dépendent de nombreux paramètres comme les mouvements des eaux, l’éclairement, la température et la pression.
La vie marine se développe en de multiples endroits : les remontées d’eau froide qui brassent des nutriments déclenchent des « blooms » de vie, une floraison du phytoplancton ; le « sardine run » lors de la migration de millions de pilchards de Californie en Afrique du Sud attire les prédateurs de toutes tailles. Mais aussi un amas d’algues, un morceau d’épave flottante sont autant d’îlots de vie dans la pleine mer.
Les petites espèces de poissons pélagiques se déplacent d’une oasis de nourriture à l’autre. Elles suivent le plancton et attirent de plus grands poissons prédateurs.
Les habitants du grand large sont des animaux très divers tels que méduses, calmars, poissons, requins, mammifères marins, tortues de mer. Si certains poissons voyagent en solitaire, comme le poisson lune, ou le voilier, d’autres vivent en couple ou en petits groupes comme la dorade coryphène, mais beaucoup vivent en banc (thons, sardines, maquereaux…).
Ils nagent d’une région à l’autre pour se nourrir ou se reproduire. Certains oiseaux de mer comme l’albatros vivent aussi au large se nourrissant de poissons et ne venant à terre que pour se reproduire.
Les géants de l’expérience Grand Large
Les géants de la haute mer s’animent lors de l’expérience en réalité augmentée Grand Large face au Grand Bassin de la Haute Mer à Nausicaá.
Ces espèces sont représentatives de la vie en pleine mer et des enjeux liés à la préservation de la haute mer.
Qui sont ces géants ?
La tortue-luth Dermochelys coriacea est la plus grande des tortues marines et des tortues en général. C’est également une grande voyageuse qui traverse les océans pour aller pondre ses œufs toujours sur les mêmes plages. Elle peut plonger à plus de 1 000 mètres sous la surface et rester 80 minutes sous l’eau sans respirer. Mangeuse de méduses, elle est victime de la pollution plastique des océans et peut s’étouffer en prenant un sac plastique pour une méduse. L’urbanisation du littoral est une menace pour la reproduction des tortues : les lieux de ponte s’en trouvent réduits et les œufs parfois détruits.
Le poisson-lune Mola mola est un poisson bizarre. Il ressemble à un gros disque blanc et flotte près de la surface. Le poisson-lune peut peser jusqu’à 1 tonne, ce qui fait de lui le poisson osseux le plus lourd du monde. Grand consommateur de méduses, il est victime des sacs plastiques qu’il confond avec les méduses, et des filets traînants.
La méduse crinière de lion Cyanea capillata est la plus grande des méduses. Mets de choix des tortues marines ou des poissons-lunes, les méduses prolifèrent à cause du réchauffement de l’océan et la disparition de certains de leurs prédateurs.
L’espadon-voilier, Istiophorus platypterus, le plus rapide des poissons est un migrateur, redoutable chasseur à l’assaut des bancs de poisson. Prise accessoire des filets de pêche, il est aussi la cible de la pêche sportive.
Le grand dauphin Tursiops truncatus qu’on appelle aussi dauphin souffleur est l’une des espèces de dauphins les plus connues. Comme d’autres cétacés, le dauphin subit la pollution sonore liée à la circulation des navires qui perturbent son écholocation.
Le requin-baleine Rhincodon typus est le plus grand poisson au monde. Requin placide, il est inoffensif pour les êtres humains. La pêche, comme les prises accidentelles menacent le requin-baleine ainsi que la pollution ou les collisions avec les navires.
Le rorqual de Bryde Balaenoptera edeni est une baleine à fanons pélagique. Les menaces qui pèsent sur ce cétacé sont les étranglements dans les filets de pêche, parfois aussi les collisions avec des navires. Ces mammifères marins sont sensibles à la pollution sonore liée au trafic maritime qui perturbe la communication entre individus.
La sardine Sardinops sagax appelée aussi pilchard de Californie est un poisson migrateur qui forme des bancs gigantesques de plusieurs kilomètres de long, proies des espadons, dauphins et oiseaux marins. Les effets du réchauffement climatique pourraient conduire à des variations dans les aires de répartition des populations c’est-à-dire que les sardines pourraient migrer dans des eaux plus fraiches, ce qui conduirait à une modification des chaines alimentaires.
GRAND LARGE – Les géants de la Haute Mer en Réalité Augmentée
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