Consommation responsable

La consommation responsable des produits de la mer, un bienfait pour l'océan ?

Comment ce que je consomme peut préserver la biodiversité marine.

étal de poissonnier avec des poissons MrGoodfish

Les enjeux autour des ressources marines

Pour comprendre ce qu’est la consommation responsable de produits de la mer et pourquoi il est urgent de préserver les ressources marines, il est essentiel de connaitre les enjeux auxquels l’océan fait face. 

La perte de biodiversité, la pollution, le déséquilibre des écosystèmes ou encore la surpêche l’affectent durablement. Et au cœur de ces bouleversements, le changement climatique pèse lourdement sur l’océan global, essentiel à notre vie sur terre.

La consommation responsable des produits de la mer contribue à la préservation de la biodiversité marine et permettra de de bénéficier encore longtemps des bienfaits de ces précieuses ressources.

Comment le changement climatique impacte l’océan et les ressources marines

Véritable puits de carbone, l’océan a un rôle essentiel dans la régulation du climat car il absorbe et stocke environ 30 % du dioxyde de carbone (CO2), produit par les activités humaines et principal gaz à effet de serre.

Ce phénomène physico-chimique (dissolution du CO2 dans l’eau de mer) et biologique (absorption du carbone par le phytoplancton) atténue les effets du changement climatique mais a des conséquences sur l’état de l’océan.

L’acidification de l’océan

L’absorption du carbone pour l’océan provoque une modification du Ph de l’océan qui devient plus acide. L’acidité des océans a augmenté de 30 % depuis deux siècles ce qui menace de nombreuses espèces marines comme le plancton, les coraux, les mollusques, les poissons : 

  • L’acidité de l’océan perturbe le renouvellement du plancton, élément essentiel à la chaine alimentaire marine et producteur d’oxygène. Moins de phytoplancton signifie moins de nourriture pour les larves de poisson ce qui impacte le développement des espèces.  
  • L’acidification de l’océan affecte aussi les coquillages et les crustacés. En effet, ceux-ci ont besoin de carbonate de calcium pour constituer leur coquille, leur carapace ou leur squelette calcaire. On parle même « d’ostéoporose de la mer ». 

La hausse de température de l’eau

L’océan absorbe aussi environ 90 % de la chaleur générée par l’émission humaine de gaz à effet de serre et cela provoque une augmentation de la température de l’eau avec des conséquences sur les espèces marines et leur habitat.

  • Ainsi ces variations de température provoquent des épisodes de blanchissement chez le corail qui expulse la zooxanthelle, cette micro algue qui vit en symbiose avec celui-ci. Entre 2009 et 2018, 14 % des coraux sont morts à cause du changement climatique. Or, le corail qui n’occupe de 0,2 % des fonds des océans abrite dans ses récifs 25 % de la biodiversité marine. Une richesse et une ressource précieuse pour les populations qui en vivent, grâce à la pêche ou au tourisme. 
  • Sous d’autres latitudes, l’augmentation de la température de l’eau entraine le déplacement de certaines espèces vers des eaux plus froides ou décale leur période de migration, impactant ainsi les populations côtières qui s’en nourrissent habituellement.
  • Cette hausse de la température de l’eau a aussi une incidence sur la reproduction des poissons dont la fertilité diminue et dont la survie des œufs et des larves est menacée. 

La consommation responsable des produits de la mer comme une contribution à la préservation de la biodiversité

On a longtemps cru que les ressources marines étaient infinies et que nous pourrions bénéficier de ces bienfaits de manière illimitée. 

Les chiffres des rapports de la FAO sur la situation des ressources halieutiques montrent que 62,3 pour cent des stocks halieutiques sont exploités à des niveaux biologiquement viables en 2021, soit 2,3 pour cent de moins qu’en 2019. Cette proportion était de 90 pour cent en 1974.

Chaque Français consomme 31,8 kg de poissons et coquillages par an – la consommation mondiale est de 20,6 kg par an et par personne !

Changer sa manière de consommer les produits de la mer, adapter ses choix et opter pour des espèces dont les stocks ne sont pas menacés est une manière d’agir de manière individuelle et quotidienne pour la préservation de la biodiversité.

Adopter une consommation responsable des produits de la mer c’est :  

  • Contribuer au RMD c’est-à-dire Rendement Maximal Durable en choisissant des espèces non menacées dont la capture n’affecte pas le processus de reproduction.
  • Changer ses habitudes en choisissant des espèces moins connues et ainsi alléger la pression sur les stocks des espèces les plus pêchées.
  • Devenir acteur de sa consommation,
  • Comprendre que la saisonnalité existe aussi chez les poissons !

Pourquoi consommer des poissons de saison ?

Si l’arrivée des clémentines en automne annonce la fin de l’année ou celle des tomates les salades des beaux jours, on est moins habitués à envisager la consommation des produits de la mer sous l’angle de la saisonnalité.

Or il existe, comme pour les fruits et les légumes, une saison à respecter pour les poissons et les fruits de mer. 

Pourquoi ?

  • Parce que déjà en consommant des produits de la mer de saison, on s’assure d’une meilleure qualité des produits. 
  • En tenant compte des saisons, on respecte la période de reproduction des espèces assurant ainsi un renouvellement naturel des populations. 
  • La saisonnalité des produits est un critère défendu par le programme Mr.Goodfish qui propose chaque trimestre des recommandations d’espèces à mettre au menu. Elles sont réparties par façade littorale parce que la situation d’une même espèce peut être différente selon sa zone de pêche.

Si chaque français consommait une espèce conseillée par Mr.Goodfish simplement une fois par an, ce seraient 18 000 tonnes d’espèces menacées qui pourraient être sauvegardées.

Quels sont les critères qui déterminent les bons poissons de saison ?

Pour établir son calendrier saisonnier, le programme Mr.Goodfish réunit des comités d’établissement des listes par façade maritime qui regroupent des intervenants allant des consommateurs aux pêcheurs.

Les critères sont établis en France en partenariat avec l’IFREMER qui fournit au coordinateur du programme Mr.Goodfish la liste détaillée des espèces (état du stock, pression de pêche, zone de pêche…). Ces critères tiennent compte de la taille, statut de l’espèce, saisonnalité et état de la ressource.

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